La phrase « Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » est attribuée à l’écrivain et philosophe français Albert Camus. Elle illustre la distinction entre deux attitudes fondamentales face à la vie : le pessimisme, qui est souvent perçu comme une réaction émotionnelle ou une inclination naturelle, et l’optimisme, qui, selon Camus, relève davantage d’une décision consciente et d’un choix de vie.
Le pessimisme, comme l’écrit Camus, découle souvent d’un état d’âme ou d’une humeur. C’est un regard sur le monde marqué par le doute, la crainte ou la désillusion. Une personne pessimiste pourrait voir le monde comme un endroit difficile, injuste ou sans espoir, et sa perception de la réalité en serait profondément influencée. L’humeur, dans ce cas, est passagère, mais elle peut aussi être persistante, affectant la façon dont une personne interprète ses expériences et interagit avec son environnement. Les événements, les relations ou même les simples aspects quotidiens peuvent alors être vus à travers un prisme de négativité.
En revanche, Camus associe l’optimisme à une forme de volonté. Contrairement à l’humeur, qui peut fluctuer de manière incontrôlable, l’optimisme implique une décision personnelle. Il s’agit d’un choix délibéré d’affronter la vie avec espoir et confiance, même face à l’incertitude et aux épreuves. L’optimisme, selon Camus, ne se fonde pas sur une naïveté aveugle, mais sur une compréhension profonde des difficultés de l’existence et la volonté de les surmonter malgré tout. C’est un engagement à voir le potentiel de ce qui est possible, à persévérer dans l’effort pour transformer la réalité ou du moins en accepter les défis avec une certaine sérénité.
Cette citation met en lumière une philosophie qui, tout en reconnaissant les souffrances et les épreuves humaines, invite à faire un choix actif pour adopter une perspective positive, ou du moins résiliente. Camus, tout au long de ses œuvres, exprime souvent cette idée que l’existence humaine, même si elle est marquée par l’absurde et le tragique, ne doit pas conduire à la résignation. Au contraire, il encourage un engagement dans la vie, une révolte contre l’absurde qui se manifeste non pas par un simple rejet du monde, mais par une décision consciente de vivre pleinement malgré ses contradictions.
Ainsi, cette phrase de Camus incarne un message puissant : il n’est pas question d’être optimiste ou pessimiste par nature, mais de choisir de quelle manière réagir face aux défis de l’existence. La volonté d’être optimiste ne consiste pas à ignorer les difficultés, mais à les affronter avec une attitude positive et proactive, une décision qui relève de notre propre pouvoir, au-delà des circonstances extérieures ou des états d’âme passagers.