Les troubles psychologiques sont encore, aujourd’hui, l’objet de nombreux malentendus, de stéréotypes et de jugements erronés. Ces idées reçues, profondément ancrées dans l’imaginaire collectif, nuisent à la reconnaissance de ces troubles en tant que problèmes de santé à part entière. Elles freinent la parole, alimentent la honte et entravent l’accès aux soins. Mettre fin à ces préjugés, c’est ouvrir la voie à une société plus juste, mieux informée et plus bienveillante.
Les troubles psychologiques, c’est dans la tête
Cette phrase, souvent prononcée pour minimiser la souffrance d’une personne, est à la fois fausse et blessante. Les troubles psychologiques sont de véritables affections, reconnues médicalement, qui peuvent affecter le cerveau, le corps et le comportement. Ils peuvent avoir des causes biologiques, environnementales, sociales ou traumatiques. Dire que « c’est dans la tête », c’est ignorer la complexité de ces troubles et renvoyer les personnes à une culpabilité injustifiée.
Il suffit de faire un effort pour aller mieux
Les troubles psychologiques ne se soignent pas avec de la volonté seule. Dire à quelqu’un qui souffre de dépression ou d’anxiété de « se secouer » revient à dire à une personne grippée de « se motiver ». Le rétablissement passe par un accompagnement professionnel, parfois par un traitement, et surtout par une compréhension de l’entourage. Minimiser la souffrance psychologique en l’attribuant à un manque d’effort empêche les personnes d’être aidées correctement.
Les personnes atteintes de troubles psychologiques sont dangereuses
Ce préjugé, très présent dans les médias et la culture populaire, est profondément injuste. Dans la majorité des cas, les personnes concernées sont plus en danger d’être victimes de violences que d’en commettre. Assimiler troubles psychologiques et dangerosité alimente la peur, isole les malades, et justifie des discriminations graves dans l’accès au logement, à l’emploi ou aux soins.
La santé mentale, ce n’est pas une vraie maladie
Ce cliché est non seulement faux, mais aussi dangereux. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît les troubles psychologiques comme des troubles médicaux à part entière. Ils peuvent avoir des effets aussi invalidants que des maladies physiques : troubles du sommeil, fatigue chronique, troubles de l’alimentation, douleurs, perte de motivation, idées suicidaires… Ne pas les considérer comme « de vraies maladies », c’est retarder leur prise en charge et nier la souffrance de millions de personnes.
Les gens inventent leurs troubles pour attirer l’attention
Cette idée reçue repose sur une méfiance injustifiée et un manque total de compréhension. La majorité des personnes qui souffrent de troubles psychologiques ont plutôt tendance à cacher leur souffrance, par peur du regard des autres. Accuser quelqu’un de « faire semblant » peut briser une démarche de soin et causer des dégâts psychologiques considérables.
Pourquoi ces idées reçues persistent-elles ?
Plusieurs raisons expliquent la persistance de ces fausses croyances :
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Un manque d’éducation sur la santé mentale, à l’école comme dans les médias.
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Des représentations biaisées dans la culture populaire, où les troubles sont souvent caricaturés ou associés à la folie.
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La peur de l’invisible : contrairement à une blessure physique, un trouble psychologique ne se voit pas.
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Le tabou social, qui pousse à taire ces troubles, laissant les idées fausses prendre toute la place.
Ce qu’on peut faire pour y mettre fin
Chacun peut contribuer à changer les choses, à son échelle :
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S’informer à partir de sources fiables (professionnels de santé, associations, témoignages).
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Écouter sans juger les personnes qui expriment leur mal-être.
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Corriger avec bienveillance les propos stigmatisants entendus autour de soi.
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Favoriser la parole : plus on parle des troubles psychologiques, moins ils deviennent tabous.
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Soutenir les campagnes de sensibilisation à la santé mentale.
Vers une société plus consciente et plus compatissante
Mettre fin aux idées reçues sur les troubles psychologiques, c’est reconnaître que la santé mentale est aussi importante que la santé physique. C’est construire un monde où chacun peut exprimer sa souffrance sans honte, être écouté, accompagné et respecté. Une société sans préjugés est une société plus humaine, plus forte, et plus solidaire.
Le savoir comme remède aux jugements
Les troubles psychologiques ne doivent plus être cachés, ridiculisés ou jugés. Ils doivent être compris, pris en charge et traités avec dignité. Le combat contre les idées reçues commence par l’éducation, l’écoute, et l’empathie. Car en comprenant mieux la souffrance mentale, on peut mieux l’aider, et surtout, mieux vivre ensemble.