L’éco-anxiété : une nouvelle détresse psychique en pleine expansion

Depuis plusieurs années, le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution généralisée et les catastrophes naturelles répétées ont contribué à une prise de conscience écologique massive. Si cette prise de conscience est souvent saluée comme nécessaire, elle engendre chez un nombre croissant de personnes une forme d’angoisse persistante : l’éco-anxiété.

Loin d’être une simple inquiétude passagère, l’éco-anxiété se manifeste comme une véritable souffrance psychique, marquée par un sentiment d’impuissance, de culpabilité et de désespoir face à la dégradation accélérée de l’environnement. Ce trouble, bien qu’encore non reconnu officiellement comme une pathologie dans les classifications psychiatriques classiques, est de plus en plus étudié et pris au sérieux par les professionnels de la santé mentale.

Définir l’éco-anxiété : entre anxiété chronique et lucidité écologique

Le terme « éco-anxiété » désigne une détresse émotionnelle liée à la crise écologique. Il ne s’agit pas d’une peur irrationnelle, mais plutôt d’une réaction à des menaces bien réelles et documentées. Les individus concernés ressentent une anxiété continue, parfois accompagnée de tristesse, de colère ou même de troubles du sommeil.

Cette anxiété peut découler de multiples sources : la lecture de rapports alarmants, l’observation de catastrophes naturelles, la conscience des limites planétaires ou encore l’incertitude quant à l’avenir des générations futures. L’éco-anxiété est ainsi le reflet d’une prise de conscience aiguë, souvent douloureuse, de l’état du monde.

Un phénomène en forte augmentation, notamment chez les jeunes

Les études récentes montrent que l’éco-anxiété touche particulièrement les jeunes générations, notamment les adolescents et les jeunes adultes. Ayant grandi dans un contexte de crise climatique permanente, ils perçoivent souvent leur avenir comme incertain, voire compromis.

En 2021, une étude internationale publiée dans The Lancet révélait que plus de 60 % des jeunes interrogés se déclaraient très inquiets ou extrêmement inquiets face au changement climatique. Beaucoup d’entre eux affirmaient que leur anxiété écologique avait un impact direct sur leur vie quotidienne, leurs projets d’avenir, voire leur désir d’avoir des enfants.

Les manifestations de l’éco-anxiété au quotidien

L’éco-anxiété peut se manifester de diverses façons :

  • Une hypervigilance face aux informations environnementales

  • Un sentiment de paralysie ou d’impuissance face à l’ampleur des enjeux

  • Une culpabilité écologique, liée à ses propres actions ou à l’inaction collective

  • Des symptômes somatiques : insomnies, troubles digestifs, palpitations

  • Un repli sur soi, voire une dépression environnementale

Pour certains, l’éco-anxiété devient si envahissante qu’elle interfère avec leur capacité à fonctionner normalement dans leur vie personnelle, scolaire ou professionnelle.

Entre désespoir et mobilisation : deux visages de l’éco-anxiété

Il est important de distinguer deux types de réactions face à l’éco-anxiété. D’un côté, certains sombrent dans une forme de fatalisme, convaincus que les efforts sont vains face à l’ampleur de la crise. De l’autre, beaucoup utilisent cette anxiété comme un moteur de l’engagement, en rejoignant des mouvements écologistes, en adoptant des comportements plus durables ou en militant pour des changements politiques et économiques.

Dans cette perspective, l’éco-anxiété peut aussi être un signe de lucidité et de sensibilité morale, traduisant un attachement profond à la nature et à l’humanité. Elle pousse certains à agir, à créer, à proposer des alternatives, à redonner du sens à leurs choix de vie.

Quels soutiens face à l’éco-anxiété ?

Face à cette forme spécifique de détresse psychique, les professionnels de la santé mentale s’adaptent. Des psychologues spécialisés dans les questions environnementales, appelés parfois éco-psychologues, proposent des approches centrées sur l’écoute, la mise en mots de l’angoisse et la reconnection à des actions concrètes, même à petite échelle.

D’autres approches, comme les cercles de parole écologiques, les thérapies basées sur la nature, ou encore les groupes de soutien en ligne, permettent de rompre l’isolement et de partager une expérience émotionnelle commune. Parler de son éco-anxiété, c’est aussi reconnaître qu’elle est légitime dans un monde en crise.

Écouter l’éco-anxiété pour mieux la transformer

L’éco-anxiété n’est pas un dysfonctionnement individuel mais une réaction sensée à un déséquilibre global. Plutôt que de chercher à la nier ou à la pathologiser, il est essentiel de l’écouter, de la comprendre, et de lui donner un espace d’expression. Elle peut être, si elle est accompagnée, une source de transformation personnelle et collective.

Dans un monde confronté à des défis écologiques majeurs, reconnaître l’éco-anxiété, c’est aussi reconnaître la nécessité d’un changement de cap profond et solidaire. C’est admettre que la santé mentale est étroitement liée à la santé de notre planète.

L’éco-anxiété

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