Reconnecter l’esprit : et si marcher en montagne valait mieux qu’un antidépresseur ?

Il est des lieux qui soignent avant même qu’on en comprenne la raison. La montagne en fait partie. Elle élève le regard, elle impose le silence, elle remet les choses à leur juste place. Quand on avance sur un sentier de crête, le souffle court, le cœur battant, quelque chose se réajuste. L’esprit s’éclaircit, les pensées s’alignent autrement. Et si cette simple marche en altitude, entre pierres, vents et vallées, valait plus qu’une gélule avalée le matin pour tenir debout ? Et si l’antidépresseur le plus puissant ne se trouvait pas en pharmacie, mais dans cette ascension lente vers les sommets ?

La montagne agit sur nous de manière holistique, totale. Elle ne traite pas un symptôme, elle nous invite à redevenir pleinement vivants. Chaque pas réclame de l’attention, chaque montée impose l’effort, chaque sommet atteint réactive la sensation oubliée de la victoire. Ce que la montagne offre, c’est un retour à soi par le corps, par l’endurance, par la beauté brute. Loin des écrans, du béton, des bruits de fond de la ville, on s’y retrouve face à l’essentiel : le souffle, la gravité, l’espace, le ciel.

Sur le plan physiologique, les bienfaits de la marche en montagne sont puissants. L’air pur, souvent plus riche en oxygène selon l’altitude, dynamise le système respiratoire. L’activité physique libère des endorphines, les fameuses hormones du bonheur. Mais surtout, l’environnement montagnard, par sa verticalité et son immensité, semble court-circuiter l’agitation mentale. L’anxiété, la rumination, la fatigue psychique s’estompent au fil des pas. En montant, on laisse symboliquement derrière soi ce qui pèse, ce qui enferme.

La montagne a aussi cette capacité à relativiser notre importance. Elle n’a pas besoin de nous. Elle était là avant, elle sera là après. Cette sensation d’être tout petit dans un espace si vaste, loin de nous écraser, libère. Elle dégonfle l’ego, allège le mental. Dans ce lâcher-prise imposé par la nature, il n’est plus question de performance, de productivité, de pression sociale. Il n’y a que le corps en mouvement, le vent sur le visage, le bruit de ses propres pas. Un dépouillement salvateur.

De plus en plus de chercheurs en psychologie et en neurosciences s’intéressent aux effets thérapeutiques de la marche en milieu naturel. On parle de régulation émotionnelle, de réduction des états dépressifs, d’amélioration de la clarté mentale. Ces effets sont d’autant plus marqués en altitude, là où l’environnement est à la fois stimulant et purifiant. On sait aujourd’hui que l’exposition régulière à des environnements naturels améliore la plasticité cérébrale, équilibre les niveaux de sérotonine, et renforce les circuits liés à la résilience émotionnelle.

Alors bien sûr, la montagne ne remplace pas un traitement dans les cas de dépression sévère. Mais elle peut être une alternative ou un complément précieux. Une médecine douce, gratuite, exigeante, qui demande seulement de sortir, de gravir, d’écouter. Une forme de thérapie active, où l’on se soigne en se dépassant. Là-haut, sur un plateau balayé par le vent ou au bord d’un lac d’altitude, on ne pense plus à guérir, on vit. Et souvent, c’est le début de la guérison.

Reconnecter l’esprit ne passe pas toujours par les mots. Parfois, cela commence par une marche. Une vraie marche. Une de celles qui essoufflent, qui tremblent dans les cuisses, qui obligent à lever les yeux. Une marche qui redonne de l’élan, non pas vers la performance, mais vers la présence à soi et au monde. Et si c’était cela, finalement, le vrai antidépresseur ?
Reconnecter l’esprit

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