TDAH : pourquoi autant de diagnostics aujourd’hui ?

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est aujourd’hui l’un des diagnostics les plus courants chez les enfants… et de plus en plus chez les adultes. Alors qu’il était peu reconnu il y a encore quelques décennies, on assiste depuis les années 2000 à une hausse continue et significative des cas diagnostiqués.
Mais pourquoi cette explosion ? Est-elle le signe d’une meilleure reconnaissance d’un trouble longtemps ignoré ? Ou reflète-t-elle une tendance à trop diagnostiquer, parfois sans réelle justification clinique ?

Un trouble enfin mieux repéré ?

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental reconnu, qui affecte la concentration, l’impulsivité et l’agitation motrice. Pendant longtemps, il a été mal compris, voire minimisé.
Aujourd’hui, grâce aux avancées en psychologie, en neurosciences et en pédagogie, le repérage du TDAH est plus précoce, plus précis, notamment à l’école.
De nombreux enfants en souffrance trouvent ainsi une explication à leurs difficultés scolaires, relationnelles ou émotionnelles. Et chez l’adulte, le diagnostic permet souvent de comprendre des années d’échecs, de fatigue mentale, ou d’instabilité professionnelle.

Mais une explosion qui interroge

Cependant, cette hausse des diagnostics n’est pas sans poser problème. De plus en plus d’enfants reçoivent un diagnostic de TDAH après des bilan(s) rapides, parfois sur simple signalement de l’école ou d’un professionnel non spécialiste.
Les comportements ciblés ? Agitation, rêverie, distraction, opposition… des traits qui, dans certains cas, relèvent davantage de l’environnement, du tempérament, ou de difficultés passagères que d’un réel trouble. Le risque est alors de transformer le diagnostic en réponse automatique à des situations complexes.

Pourquoi autant de diagnostics aujourd’hui ? Plusieurs pistes :

  • Une sensibilisation accrue des familles, enseignants et professionnels de santé;
  • Une société plus exigeante, moins tolérante envers les écarts de comportement ou de performance;
  • Un besoin de réponses rapides, face à l’inquiétude des parents ou à la pression scolaire;
  • Des outils de dépistage standardisés, mais parfois utilisés de manière isolée;
  • Des enjeux administratifs (aménagements scolaires, traitements, reconnaissance MDPH).

Les risques d’un diagnostic trop rapide

Lorsque le diagnostic de TDAH est posé trop vite ou à tort, plusieurs dérives sont possibles :

  • Prescription inutile de médicaments psychostimulants;
  • Stigmatisation de l’enfant ou de l’adulte;
  • Évitement des vraies causes : anxiété, troubles du sommeil, carence affective, harcèlement, dépression masqué;
  • Difficulté à revenir sur le diagnostic une fois posé;
  • Perte de sens du terme TDAH dans le débat public.

L’importance d’une vraie évaluation clinique

Pour être pertinent, un diagnostic de TDAH doit s’appuyer sur :

  • Des entretiens cliniques approfondis;
  • Une observation sur la durée dans plusieurs contextes (école, maison, activités);
  • Des bilans psychologiques ou neuropsychologiques si nécessaire;
  • L’exclusion d’autres troubles ou situations qui peuvent mimer les symptômes du TDAH;
  • Un bon diagnostic n’est pas une étiquette, c’est un point de départ pour une aide sur mesure;
  • Un équilibre à retrouver.

Oui, le TDAH est parfois sous-diagnostiqué. Mais il peut aussi être surdiagnostiqué ou mal diagnostiqué, ce qui nuit autant aux enfants réellement concernés qu’à ceux qui ne le sont pas.

Il est temps de retrouver une approche plus fine, plus nuancée, qui replace l’individu au centre — et non ses seuls symptômes. Le diagnostic doit éclairer, pas enfermer.

TDAH : pourquoi autant de diagnostics aujourd’hui ?

Nous vous invitons…

Nous vous invitons à prendre rendez-vous avec un de nos psychologues, psychothérapeutes et psychopraticiens afin de faire un premier pas vers le changement que vous désirez. Si vous désirez obtenir de plus amples informations ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous téléphoner. Vous pouvez prendre un rendez-vous par téléphone ou en envoyant un email au cabinet des Psychologues de Paris 9 (à l’attention du psychologue ou psychothérapeute de votre choix).